Origines de Puma et du modèle Suede
Dans les années 30, les frères Dassler, Adolphe et Rudolf, dirigeaient d’une main de maître la Dassler Compagnie, qui deviendra plus tard Adidas. Cependant, les tensions familiales entre les deux frères après la Seconde Guerre mondiale provoquèrent leur séparation. Rudolf créa alors sa propre marque, Puma.
Pour contrer la célèbre Stan Smith d’Adidas qui dominait le tennis, Puma sortit un modèle novateur et étonnant : la Puma Suede. Son design simple, avec un mélange de cuir et de daim, était inédit pour des sneakers à l’époque. Son logo iconique et sa semelle adhérente révolutionnaire firent de cette chaussure un succès.
Un symbole de contestation
Pour comprendre comment la Puma Suede connut une croissance phénoménale dans le marché des sneakers, remontons en 1968, aux Jeux Olympiques de Mexico.
Le 16 mai, Tommie Smith, vainqueur de l’épreuve du 200 mètres, et John Carlos, troisième de la même épreuve, montèrent sur le podium et levèrent le poing ganté de noir en signe de protestation contre la discrimination des Afro-Américains en cette fin des années soixante. Mais ce qui nous intéresse surtout, c’est le fait que ces deux coureurs ont déposé une paire de Puma Suede noires sur le podium.
Cette action ne fut pas du tout appréciée par l’équipe nationale américaine, qui les bannit à vie de toute compétition d’athlétisme. Malgré cela, cette prise de position valut à la Puma Suede une place dans l’histoire. Elle devint rapidement un symbole de la culture urbaine et de la contestation, notamment associée au mouvement des Black Panthers, qui luttait contre la ségrégation raciale aux États-Unis. La paire incarna également les valeurs de robustesse, de modestie et d’audace, ce qui la rendit encore plus emblématique.
Adopté par la rue
Dans les années 70-80, la Puma Suede prit son envol dans la rue. Avec sa stabilité, ses nombreux coloris et son accroche, elle conquit les amateurs de breakdance, appelés les « b-boys », du Bronx et d’ailleurs.
La chaussure devint un symbole de leur culture et influença considérablement la mode streetwear. Elle apparut même dans le film « Beat Street » sorti en 1984, témoignant de son rôle central dans la culture des sneakers. Ce lien entre la culture du breakdance et la Puma Suede persiste encore aujourd’hui. Red Bull organise des compétitions de breakdance sponsorisées par Puma, où le vainqueur se voit offrir une paire de Puma Suede personnalisée. Cet événement est devenu une tradition qui célèbre la culture et la paire emblématique.
La Puma Suede de nos jours
En 2018, la Puma Suede a célébré ses 50 ans, et Puma tenait à rendre hommage à cette paire légendaire qui a marqué l’histoire de leur marque. Pour promouvoir cet anniversaire, ils ont fait appel à Tommie Smith lui-même pour un shooting en noir et blanc, faisant écho à son geste historique aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968.
La Puma Suede s’est également féminisée, notamment grâce à l’égérie de la marque, Rihanna. Sa collaboration avec Puma a donné naissance à la Puma Creeper, sortie en 2014, une sneakers spécialement conçue pour les femmes.
Par la suite, la Puma Suede Plateforme fut également lancée, s’inspirant des célèbres creepers de Rihanna et montrant la direction prise par la marque pour séduire la clientèle féminine. Malgré une diminution de son engouement chez les hommes, la Puma Suede reste à jamais un modèle légendaire de la marque au félin.
Symbole culturel intemporel
La Puma Suede est bien plus qu’une simple paire de sneakers, c’est un symbole culturel intemporel. De ses débuts révolutionnaires aux Jeux Olympiques de 1968 à son influence majeure dans la culture du breakdance et du hip-hop, cette chaussure a laissé une empreinte indélébile sur le monde de la mode et de la contestation.
Son histoire unique et son design iconique ont marqué des générations et continuent de séduire les passionnés de sneakers. La Puma Suede restera à jamais une légende parmi les modèles emblématiques de Puma.